L'HEMU Jazz aux rythmes de Cully

[ Vu et entendu par Lucie Göckel ]

 

Ah le Cully Jazz Festival, annonciateur des beaux jours et des jam sessions au bord du lac… Pour cette nouvelle collaboration entre le Cully Jazz Festival et l'HEMU, le pianiste franco-serbe Bojan Z a été invité à travailler avec l’HEMU Jazz Orchestra en sextet sous l’égide du contrebassiste bernois Bänz Œster. Le concert sous le chapiteau a conquis le public, énergisé par un set rythmique fougueux et métissé.

En introduction du concert, le duo piano-trompette de Bojan Z et Shems Bendali annonce la couleur, harmonies Balkanique et be bop. La musique de Bojan Z présente des signatures rythmiques complexes, issues des musiques Gnawa, Bulgares, mais la maîtrise des musiciens ne laisse pas au public le goût de l’effort. On rentre dans les grooves comme une transe en lâchant prise. La recherche sonore est aussi très poussée, certains instruments ont été préparés pour pouvoir produire des quarts de tons. D’un côté, le travail de section dans les unissons sonne très précisément, d’un autre côté, des plages sont laissées très libres et permettent des dialogues très free. Les musicien jouent d’ailleurs tout le programme sans partition. Un des morceaux, Le débacle, en 11/8, est inspiré par le débat français des politiciens Macron-Le Pen.

Victor Decamp, tromboniste, nous raconte la préparation du concert en amont. Pour ce projet, les étudiants ont commencé à répéter depuis septembre. À raison d’un morceau par mois, ils ont pu s’imprégner du répertoire en profondeur. « En même temps, étant donné la complexité de certaines compositions, c’était assez nécessaire! Moi je suis fan de Bojan depuis la sortie de son album avec Nils Wogram, un tromboniste que j’admire beaucoup. Ce disque, je l’ai écouté jusqu’à l’user. Pouvoir jouer et interagir avec lui sur scène, c’était incroyable. »

Antoine Cellier au vibraphone est aussi enthousiaste. « Le public était en feu, il y avait 1’700 personnes, c’était un super beau concert. En plus, j’ai une relation assez spéciale avec certains morceaux, puisque c’est mon grand-père qui les a enregistrés, et je n’avais encore jamais eu l’occasion de jouer ce répertoire sur scène! (ndlr. Le mystère des voix bulgares). »

À la fin du concert on se retrouve à Cully, comme après un voyage à travers le temps et les continents. Bavo à tous!

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