CHŒUR DE L'HEMU – AUTOUR DE FAURÉ
Pour cette édition 2023, le protagoniste incontesté était Gabriel Fauré, dont les compositions ont été magistralement interprétées par le corps estudiantin des Bachelors de l'HEMU.
[ Vu et entendu par Sebastián Ramírez Cordero ]
Le rideau s'est ouvert avec la présentation du Quatuor Op. 121 en mi mineur de Fauré, interprété par un talentueux quatuor à cordes composé d’étudiantes et étudiants de l’HEMU – Valais-Wallis. Cette œuvre était un choix parfait pour inaugurer le concert, nous offrant l'opportunité d'explorer les différentes nuances de couleurs et l'acoustique magnifique du lieu. Pour celles et ceux moins familiers avec la musique de Fauré, le quatuor a permis d'apprécier ses harmonies légères, mais sophistiquées, ainsi que ses lignes lyriques construisant des tensions résolues de manière percutante, une tâche que le quatuor a exécutée de manière impeccable. Dans une acoustique mettant en avant les tons aigus, les thèmes du premier violon nous ont transportés de l'intimité à une tension grandiose dans le dernier mouvement. Dans l'ensemble, le quatuor intégré par Larissa Cidlinsky, Sung Eun Auh, Anabel Avendano et Ráhel Borka, a montré un engagement remarquable envers la musique et ce serait un plaisir de les réentendre s'ils continuent à travailler ensemble.
Après les applaudissements, la scène s'est remplie de la présence d'un chœur composé de 84 étudiantes et étudiants de Bachelor, provenant des trois sites de l’HEMU. Pour beaucoup d'entre eux, il s'agissait de leur première expérience chorale, selon les mots de Philippe Savoy, directeur de l’HEMU – Fribourg–Freiburg. Mettant en avant dans le programme, trois chansons du compositeur ont été initialement interprétées en solo avec piano par Céline Latour Monnier, pour ensuite être présentées par le chœur dans des arrangements réalisés par des étudiant·es de MUSEC dans le cadre du cours de direction chorale.
Le répertoire comprenait deux chansons d'Amy Beach, suivies par le premier arrangement du concert, « Au bord de l'eau », initialement interprété par Zoé Cassard en voix et Céline Latour Monnier au piano, avant d'être réimaginé par Xavier Fringeli dans sa version chorale. Ambroise Divaret nous a captivés avec l'interprétation de « Au Cimetière », suivie d'un arrangement choral de Yannick Reynaud. Le programme a offert une courte pause avec quatre motets sur des thèmes grégoriens de Maurice Duruflé, mettant en évidence l'excellent travail du chef d'orchestre et des musiciens sur scène. La soirée s'est poursuivie avec trois œuvres chorales de Fauré : « Pavane », « Les Djinns » et « Madrigal », qui, malgré la demande technique, ont offert au public une pause après les motets de Duruflé. Le crépuscule du concert est arrivé avec « Chanson d'amour », interprété par Gaïane Gantier, suivie de la version chorale réalisée par Romain Nicolet.
Le résultat de ce voyage, en grande partie spirituel, s'est reflété dans un public enthousiaste plongé dans les harmonies françaises du début du XXe siècle.