HEMU JAZZ ORCHESTRA FEAT. ANNE PACEO
En entrant dans le studio du Flon, on constate immédiatement les liens de solidarité, d’écoute et de partage que les musicien.nes ont rapidement noués. Derrière sa batterie, rayonnante, pull jaune soleil et baguettes en mains, Anne Paceo rythme l'équipe dans une atmosphère joviale et constructive. Cyril Billot à la contrebasse, Nicolas Zilotto et Matthieu Michel à la trompette, Paul Marsigny à la clarinette basse, Théo Diblanc au vibraphone et Sylvie Klijn au micro, chacun.es à droit à un solo qui lui permet d’exprimer librement sa sensibilité artistique. « Le solo est une manière de se mettre à nu et de montrer vraiment qui on est », nous explique Anne Paceo.
Entre deux morceaux, les musicien.nes s'arrêtent, discutent, décident de modifier la place des improvisations, la création artistique évolue et prend forme. À deux jours du concert, l'incertitude plane, les musicien.nes ne savent toujours pas s'ils vont pouvoir jouer au JazzOnze+ Festival, ils profitent alors plus pleinement encore de l’opportunité de travailler avec la batteuse.
Fin de répétition, les artistes vont boire ensemble un café. Pour Anne Paceo, il s'agit d'une partie toute aussi importante que la musique : « Il y a pour moi dans le jazz un dialogue qui se créent entre tou.tes les musicien.nes et on apprend ainsi les uns des autres pendant les répétitions. Mais c'est également le cas lorsqu'on échange au café en parlant de musique. Ce concert est l'occasion d'avoir une rencontre aussi humaine que musicale. Il est impossible de dissocier les deux ». Le clarinettiste basse Paul Marsigny ajoute en effet que les masterclasses organisées par l'HEMU « offrent la chance de jouer avec des musicien.nes expérimenté.es, de partager nos projets personnels et de développer notre réseau professionnel dans un cadre chaleureux et humain ».
Cette masterclass est aussi pour Anne Paceo l'opportunité de revenir jouer sur la scène musicale suisse qu'elle apprécie particulièrement : « J'ai participé à de nombreuses jams sessions au Cully Jazz Festival dans lesquels l'improvisation avait une grande place, bien plus que ce que l'on retrouve à Paris par exemple. J'ai eu l’occasion d'y rencontrer de nombreux.ses artistes talentueux.ses.»
Leader et compositrice qui se joue des codes et des styles, Anne Paceo a su inventer un style singulier et identifiable dès les premières mesures. En témoignent ses trois Victoires de la musique, « Artiste jazz de l’année » en 2019, « Artiste jazz de l’année » en 2016, « révélation jazz » en 2011.
Ainsi, même si les musicien.nes n'ont pas pu se produire sur scène, cette rencontre aura tout de même été l'occasion pour les étudiant.es de partager et de profiter de l'expérience musicale de la batteuse. « En cette période difficile, il faut absolument saisir toute occasion pour faire de la musique. De plus, je pense qu'il est essentiel de ne jamais perdre de vue la joie de vivre et de se demander pourquoi l'on fait de la musique », conclut Anne Paceo.
À Écouter : La note bleue, Espace 2, 22.11.20