LA NUIT DU CONCERTO
Au centre de ce projet, une figure tutélaire et toujours aussi intemporelle : W. A. Mozart. Le public présent à l'occasion de ce concert-examen a pu entendre trois des plus beaux concertos du compositeur autrichien (KV482, KV450, KV466) ainsi que sa Symphonie n°29 en la majeur. Un grand moment de dialogue et de partage, porté par les étudiant·es de l'HEMU accompagné·es par leurs professeur·es.
L'intérêt pédagogique de ce projet est multiple, chacun y trouve son compte. Les pianistes sont ainsi confrontés à l'orchestre et doivent défendre leurs choix d'interprétation. Jouer avec orchestre, c'est avant tout être malléable et ouvert au dialogue afin de trouver la meilleure harmonie possible avec le chef et les instrumentistes. Pour Catherine Sarazin, pianiste en de Master de Concert, ce projet constitue « une expérience très enrichissante et stimulante par le travail et la collaboration avec le chef et l'orchestre ». Quatre pianistes aux personnalités musicales très différentes se sont ainsi succédé au piano : Jimi Ernst, Tal Kashi, Catherine Sarazin et Daria Korotkova. Quatre visions de la musique de Mozart défendues avec enthousiasme et conviction.
Ce concert fût aussi l'occasion pour les jeunes chefs d'orchestre de s'essayer au délicat exercice du concerto. Pour Esther Milon, étudiante en Master de direction d'orchestre, l'enjeu de ce projet était avant tout « d'appréhender la richesse des enjeux et des spécificités du travail avec soliste. » Accompagner un soliste est un exercice difficile mais formateur puisqu'il permet de développer une large palette de compétences. Le chef doit à la fois savoir s'adapter aux choix musicaux du pianiste, assurer une direction précise et maintenir une forte cohésion d'ensemble.
L'orchestre, constitué d'une trentaine d'étudiant·es de l'HEMU, a lui aussi largement profité de ce projet. La musique de Mozart, délicate et exigeante, a permis d'effectuer en profondeur un travail d'orchestre et d'en aborder les points cruciaux : articulation, nuances, déploiement mélodique, écoute, balance...
Les concertos pour piano de Mozart sont de véritables chevaux de bataille pour les interprètes. Les défis à relever sont nombreux. Pour Xavier Palà i Nosàs, étudiant en Master de direction d'orchestre, interpréter la musique de Mozart est un exercice exigeant qui nécessite de grandes qualités d'écoute ainsi qu'une conception de l'œuvre « juste et cohérente. » Catherine Sarazin apprécie particulièrement ce répertoire qui est un terrain privilégié pour l'interprétation : « il faut apporter une attention toute particulière au style, rechercher une certaine finesse dans le son, une grande clarté d'articulation. Il y a chez Mozart beaucoup de place pour que l'interprète puisse s'exprimer librement. »
Rendez-vous toujours très attendu de la programmation l'HEMU, « La Nuit du Concerto » démontre l’incroyable richesse de la musique de Mozart. Sa fraîcheur, son charme et sa dramaturgie ont une fois de plus séduit le public.