L'ENSEMBLE CONTEMPORAIN DE L’HEMU OSCULTE LE VIOLONCELLE SOUS LA DIRECTION DE GUILLAUME BOURGOGNE

Au Musée d’art et d’histoire de Fribourg, le public est venu en nombre le 26 novembre 2022 pour assister au concert proposé par l’HEMU dans le cadre des évènements de l’Association Eclatsconcerts. Guillaume Bourgogne, à la direction, a concocté un programme contrasté, couvrant le répertoire classique et contemporain et mettant en exergue les différentes facettes du violoncelle.

 

[ Vu et entendu par Lucie Göckel ]

Si l’exercice paraît périlleux, le challenge d’inclure un ensemble de violoncelles au sein de l’Ensemble contemporain de l’HEMU a néanmoins été relevé avec sensibilité et intelligence par les musicien·nes sous la directive de Guillaume Bourgogne, nouveau professeur de musique contemporaine.

Bach ouvre le bal dans un arrangement de Deux contrepoints de l’Art de la fugue par Mantovani. La richesse des timbres, allant du saturé au ponticello ainsi que les modes de jeu utilisés et les écritures des ornements fantasques renvoient paradoxalement à une esthétique très baroquisante. Messagesquisse de Boulez, œuvre emblématique de l’ensemble de violoncelles, présente une atmosphère beaucoup plus théâtrale. L’interprétation très incarnée de Joachim Birman, violoncelle solo, a enchanté le public. L’œuvre de Chaigne, par ailleurs professeur de théorie au sein de l’HEMU, apporte une nouvelle sonorité avec l’utilisation de la sourdine en plomb, dans une écriture magmatique.

Wagner et Debussy rentrent à leur tour sur la piste, et avec eux la voix enveloppante de la mezzo-sporano Laure Catherine Beyers. Dans ces deux pièces, les violoncellistes se retrouvent dans une position de pupitre, faisant écho aux fameux ensemble de violoncellistes de l'Orchestre philharmonique de Berlin. Enfin, Neiges de Saariaho – qui pourrait bien, à elle seule, incarner la voix du violoncelle contemporain – transcende le concert avec cette œuvre d’une grande beauté, à la fois rythmique et planante.

En résumé, cet éventail de violoncelles porte bien son nom puisqu’on l’apprécie dans l’étendue de son ambitus, aérien, vocal, timbral, parlé, romantique et percussif… Pour Jean-Baptiste Reverdin, violoncelliste en première année de Master orientation concert, ce projet ouvre les portes d’un monde nouveau. Tant sur le plan technique que musical, il témoigne d’un enrichissement certain : « ce programme exige de trouver de nouveaux états émotionnels de jeu et de changements de focus ». Il s’est beaucoup préparé en amont de la première répétition, car la difficulté technique est très poussée et que chaque violoncelliste est très exposé. Pour Sol Molina, jouer en ensemble de violoncelles est particulièrement enthousiasmant. C’est à la fois beaucoup de pression, mais également de bienveillance et d’empathie. « J’ai eu beaucoup de plaisir durant l’ensemble du projet. On explore l’ambitus de violoncelle dans ses extrêmes et la palette de couleurs que l’on peut obtenir avec le violoncelle nous rend fièr·es de jouer de cet instrument. »

> Galerie photos du concert Eventail de violoncelles (Messages et Nuages)

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