QUELQUES MOTS SUR... L'OPÉRA "LES RUSES DE L'AMOUR"

Retour textuel et visuel sur l'Opéra "Les Ruses de l'Amour" présenté par les Hautes Écoles de Musique de Suisse Romande en septembre 2016 au BCV Concert Hall à Lausanne

PETITES RECETTES D'UN MARIAGE HEUREUX… OU PAS !

Manipulations sentimentales, quiproquos amoureux, complots, manigances en tous genres, empoisonnement et recette de cuisine étaient au menu de cette rentrée 2016, avec le projet lyrique annuel des deux Hautes Ecoles de musique de Suisse romande, l’HEMU et la HEM – Genève, sous la direction artistique de Todd Camburn et musicale d’Aurélien Azan Zielinski. Et cette année ce n’est pas un, mais deux opéras que l’HEMU a présenté sur la scène du BCV Concert Hall, les 7, 8, 9 et 10 septembre derniers, pour le plus grand plaisir de nos sens !

Voici donc, réunies sous le même toit et mises en scène par Armand Deladoëy, deux opérettes comiques : Rita de Gaetano Donizetti et Docteur Miracle de Georges Bizet. La première pièce en elle-même est hilarante, à condition, bien sûr, d'apprécier le second degré, puisque Rita, appelé parfois Le mari battu, traite des bienfaits de la violence conjugale ! Second service avec ce bijou de légèreté et de frivolité qu’est le Docteur Miracle composé par un Bizet de tout juste dix-neuf ans, à l’occasion d’un concours lancé par le maître de l’opérette, Jacques Offenbach. Pleine de piquant et de charme, la partition permet un jeu d’une grande vocalité, et particulièrement savoureux, notamment dans le fameux « Quatuor de l’omelette », parodiant de façon désopilante Rossini et Meyerbeer.

Projet institutionnel, cette production a mobilisé deux distributions pour chaque opérette, avec la visée pédagogique de cultiver sa différence et d’enrichir son jeu pour deux chanteurs interprétant le même rôle. Cette dimension pédagogique et formatrice était également au cœur de préoccupations du chef Aurélien Azan Zielinski, qui s’est entouré de deux assistants, étudiants en Master de direction, leur confiant la baguette de l’orchestre de l’HEMU lors des représentations destinées au public scolaire. Tous ces ingrédients de premiers choix rassemblés, fallait-il encore trouver le liant indispensable à la pleine réussite de ces « Ruses de l’amour ». C’est peut-être cet univers théâtral, si cher au genre de l’opérette, qui permet à la magie d’opérer, tant grâce à l’ingénieuse scénographie de la maison en trois dimensions qui pivote durant l’entracte, dévoilant ainsi le décor du second opéra, que dans les textes, qui, comme le souligne Todd Camburn, même chantés, ont été travaillés à la manière d’une pièce de théâtre. Tour à tour témoin, confident ou voyeur de ces péripéties amoureuses, le spectateur est ainsi partie prenante de l’action : il vit, interagit, rit avec les chanteurs – et combien il est plaisant de rire à l’opéra !  –, il en ressort le sourire aux lèvres, l’appétit attisé, avec une curieuse envie de déguster une omelette aux fines herbes…

Un texte de Elsa Fontannaz

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