SOLISTES 2021 - JULIA DEIT-FERRAND, MEZZO-SOPRANO
Venant du sud de la France, c’est dans un cadre familiale où la musique n’était pas présente que Julia va s’adonner au piano et par la suite au chant. « La voix a cette force de véhiculer un texte qui me paraît primordial dans mon rapport à la musique. »
Julia Deit-Ferrand chante au Grand Théâtre de Genève le rôle-titre de La Cenerentola de Rossini dans une adaptation pour quatre solistes, Berta dans Il Barbiere di Siviglia de Rossini au Nouvel Opéra Fribourg, le Nain Chouquette et un Animal dans l’opéra Blanche-Neige de Marius-Felix Lange, Chérubin dans la création Sholololo ! avec la compagnie Opéra Louise et surtout Cherubino dans Le Nozze di Figaro sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón, une rencontre qui l’aura marqué : « Je connaissais bien le travail de Leonardo, mais travailler à ces côtés a été pour moi d’une richesse incroyable. C’est un chef qui bouscule la musique, qui cherche à la dépasser, à la sublimer pour la faire résonner toujours autrement et loin des interprétations traditionnelles. »
Dans le registre de la comédie musicale, elle incarne sur scène Sally Bowles dans Cabaret, Fantine dans Les Misérables et Hattie dans Kiss me Kate de Cole Porter.
En concert, elle chante sous la direction de Pierre Bleuse, interprète son récital Technicolor dreams pour le Nouvel Opéra Fribourg et est invitée au Hakuba International Music Festival au Japon avec le pianiste Eric Cerantola et le quintette Melini.
En 2018, elle obtient le 3e prix au concours international Léopold Bellan à Paris puis est finaliste du concours suisse Voix Nouvelles. En 2019, elle est lauréate de la Fondation Fritz Bach et remporte le prix Jeune Public et le prix de la meilleure interprétation contemporaine au Concours Kattenburg.
Elle est diplômée d’un Master en sociologie à l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris III) et d’un double Master de l’HEMU effectué auprès de Hiroko Kawamichi, puis de Jeanne-Michèle Charbonnet.
« Mon niveau en chant était encore balbutiant à l’époque mais l’HEMU a cette force de prendre des étudiant·es en fonction de leur potentiel. Grâce à des professeur·es extrêmement compétent·es, j’ai pu acquérir un solide bagage musical et scénique qui me permet aujourd’hui de travailler en tant que chanteuse sur des scènes d’opéras, ce que je n’aurais jamais cru possible il y a quelques années encore. »
Après deux belles années de transmission passées à ses côtés, J.-M. Charbonnet voit en Julia « une artiste incroyablement polyvalente et fascinante, une véritable conteuse d'histoires. Sa belle voix peut danser, chanter et remplir une pièce d'émotions. »
Durant la saison 2021-2022, elle sera Die Frau über 60 dans Der goldene Drache de Péter Eötvös au Grand Théâtre de Genève, Phébé dans Castor et Pollux de Rameau et chantera le Requiem de Duruflé avec le Sinfonietta de Lausanne et partira en tournée en Amérique centrale pour des récitals avec l’ensemble de musique baroque Les Ombres. Deux autres productions reportées à cause du COVID se concrétiseront la saison suivante Brigitte de San Lucar dans Le Domino noir de Aubert à l’Opéra de Lausanne et Cupidon dans Orphée aux enfers d’Offenbach.
Les pièces qu’elle a choisi d’interpréter pour son récital final de Master de soliste la renvoient tout droit à ses origines : « J’ai souhaité développer un programme autour de la musique espagnole car c’est une musique dans laquelle je sens une proximité instinctive. C’est une musique de joie pleine, de fête, mais aussi de sentiments vifs et douloureux, ce duende qu’évoque García Lorca. J’y ai intégré le Cant dels ocells, hymne politique de la culture catalane dans laquelle j’ai grandi. »
PROGRAMME DE RÉCITAL DE MASTER
M. RAVEL – « Oh ! La pitoyable aventure », L’heure espagnole
X. MONTSALVATGE – « Madrigal on a catalan popular theme », El cant dels ocells et « Canto negro », Cinco canciones negras
P. LUNA – « De españa vengo », El niño judio
R. CHAPI – « Carceleras », Las hijas del zebedeo
Concert donné le 28 avril 2021 au BCV Concert Hall, Lausanne
Julia Deit-Ferrand, mezzo-soprano
Orchestre de l’HEMU
Pierre Bleuse, direction
À SUIVRE
