Vu et Entendu : Fusion des talents

Marilyn Mazur et l’HEMU Jazz Orchestra sur la scène du Nova Jazz Festival

Vu et entendu par Manon Devulder

Le 1er février 2025, dans le cadre du Nova Jazz Festival, l’HEMU Jazz Orchestra a offert un moment musical hors du commun au Théâtre Benno Besson d’Yverdon-les-Bains. Sous la direction de Matthieu Michel, l’ensemble a associé son talent à la légendaire percussionniste et compositrice danoise Marilyn Mazur pour déployer un univers sonore enivrant. Connue notamment pour ses collaborations avec Miles Davis et Jan Garbarek, Marilyn Mazur, avec ses percussions aux sonorités foisonnantes, a su insuffler son énergie créative aux étudiants et étudiantes de l’HEMU, en sculptant l’espace sonore à travers ses compositions.

Aux côtés de Björn Meyer à la basse et de Matthieu Michel à la trompette, Marilyn Mazur, véritable alchimiste des percussions, a réussi à transporter le public dans une expérience aussi intense qu’onirique et à communiquer une dimension organique et libre à l’ensemble, créant des instants de pure magie musicale.

Un projet pédagogique ambitieux

Au-delà de la performance scénique, cette collaboration s’inscrit dans une démarche pédagogique essentielle à la formation des étudiant·es de l’HEMU. Jouer aux côtés d’une artiste d’envergure internationale comme Marilyn Mazur et tisser un véritable dialogue artistique, représente une opportunité unique de développer des compétences techniques et expressives, mais aussi d’explorer l’écoute et l’improvisation sous un angle nouveau.

En travaillant les compositions de Marilyn Mazur, spécialement arrangées pour l'occasion et nécessitant une certaine rigueur et une grande capacité d'adaptation, les étudiant·es de l’HEMU – Jazz ont brillamment relevé ce défi.

Simon Tinguely (guitare) a su apporter un socle solide à l’ensemble, agrémenté d’interventions vibrantes, tandis que Pablo Klopfenstein (piano) nous a proposé des harmonies planantes et évocatrices. Mattias Klopfenstein (saxophone alto) se mêlant presque imperceptiblement à la voix, tant la fusion des timbres était parfaite, aura amené beaucoup de chaleur et de liant. Enfin, oscillant entre scat, récitations poétiques et chant dans diverses langues, Marie Gaignard, par sa voix éthérée et d’une justesse déconcertante a ajouté une dimension aérienne et presque mystique à l’ensemble. Elle témoigne :

« Le travail a été intense et efficace, mais surtout profondément enrichissant. Marilyn Mazur a une approche de l’improvisation et de l’écoute qui nous pousse à créer ensemble, à dialoguer en musique tout en affirmant nos personnalités. Cette expérience m’a libérée de nombreuses barrières, notamment sur le plan vocal. J’ai pu expérimenter des sonorités inédites, ajoutant de nouvelles cordes à mon arc. »

Cette soirée a illustré l’importance des échanges entre générations et cultures musicales. Grâce à une direction artistique exigeante et à la capacité des musicien·nes à dialoguer avec des artistes chevronné·es tout en affirmant leur propre voix, les talents de l’HEMU – Haute École de Musique nous ont offert une soirée particulièrement vibrante. Un moment suspendu, où la transmission, l’expérimentation, l’énergie et la créativité se sont entremêlées pour offrir une performance inoubliable.

> HEMU Jazz Orchestra feat. Marilyn Mazur

Marilyn Mazur et l’HEMU Jazz Orchestra sur la scène du Nova Jazz Festival

Partager la page :


NEWSLETTER
Abonnez-vous et recevez nos dernières actualités !

S'abonner